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Le minimalisme décoration intérieure

Minimalisme, véritable retour à l’essentiel ou simple mode ?

Chapô

« Mini mini… tout est mini dans notre vie… », ce refrain de Jacques Dutronc pourrait être l’hymne des adeptes de la consommation réduite à l’essentiel. Ces minimalistes font le vide partout, de leur dressing à leur mobilier et jusqu’au nombre de leurs amis. Snobisme ou révolution des comportements ? Voici un mini tour de cette hyper tendance à la frugalité.

Introduction

Le minimalisme pour qui, pour quoi ?

« Le bonheur n’est pas d’avoir ce que l’on veut mais de vouloir ce que l’on a », cette citation à l’allure bouddhiste est en fait une des doctrines répétées maintes fois par le Rabbi Hyman Schachtel, un des sages qui inspire les adeptes du minimalisme. Fumio Sasaki, jeune auteur japonais de l’ouvrage « L’essentiel et rien d’autre », a adopté cette philosophie pour changer de vie. Il raconte son parcours et comment il est passé d’un trop plein à tous les niveaux, à la juste connaissance de lui-même et à la possession de l’essentiel. Aujourd’hui, il vit dans 20 mètres carrés, ne possède pas plus de 200 objets, a perdu 10 kilos et ne connaît plus ni l’envie, ni la déprime. Sa quête de l’essentiel lui a permis d’accéder au bonheur. Le minimalisme semble donc parfaitement adapté aux célibataires citadins en pleine crise existentielle. Demander à une famille de vivre dans le dépouillement alors qu’ils sont assaillis par la publicité et que les enfants voient leurs copains collectionner les produits high-tech semble totalement utopique.

Le minimalisme apparaît comme une mode a contrario. Au XIXème siècle, alors que la nourriture était rare et que les travaux des champs tannaient la peau des paysans, la mode était aux femmes bien en chair à la peau porcelaine. Aujourd’hui, la nourriture est partout et les canons de beauté sont à la minceur. On pourrait penser que le minimalisme a le même fonctionnement. Dans un monde d’hyperconsommation, quoi de plus original que de se démarquer par sa frugalité ?

Description

La méthode Marie Kondo, une façon de faire le tri contestée par certains

Pour adopter la vie minimaliste, il faut commencer par se débarrasser du superflu. En inventant la méthode de KonMarie, la japonaise Marie Kondo est devenue la prêtresse du rangement. Un livre pour enfant, une série sur Netflix, des émissions « avant-après » l’ont propulsée au rang d’une magicienne qui peut vous aider en quelques coups de baguette à réorganiser votre intérieur. La méthode est simple, il suffit de s’attaquer à chaque objet, chaque livre, chaque vêtement et de se poser une question fondamentale : est-ce que cette chose vous donne de la joie ? Si oui, vous lui trouvez une place de choix, sinon vous la jetez non sans lui avoir dit adieu. Elle apprend aussi à ses adeptes à plier leurs vêtements ou à faire une valise. La méthode de Marie Kondo se veut une philosophie bienveillante permettant d’accéder à la sérénité. Toutefois « The Good Goods », média écoresponsable, lui reproche d’encourager « le tout à la poubelle » et de représenter ainsi une menace environnementale.

Quelques règles (parfois compliquées) à suivre

Au début, tout est beau dans la vie minimaliste. Si un nouvel objet entre dans la maison, on dit au revoir à un ancien et on en garde juste une photo. On fait le vide dans la bibliothèque en donnant les livres non-lus et on jette les habits usagés, démodés ou rapiécés. Jusque-là tout va bien. Mais quand il s’agit d’expliquer aux enfants que tous leurs jouets doivent rentrer dans une simple malle, quand on doit se décider à garder 2 pulls, 2 pantalons, 1 veste ou 1 robe, ça se corse. Pour beaucoup, le minimalisme serait donc juste une façon de ne pas céder à la surconsommation plutôt qu’un mode de vie strict.

À la poubelle les relations inutiles ?

Si le minimalisme était en passe de devenir très à la mode, il se pourrait que la crise sanitaire et le confinement lui aient donné un coup dans l’aile. Le concept d’essentiel et de non–essentiel est devenu un sujet de conflit et de révolte. Alors, quand les adeptes du minimalisme encouragent chacun à faire le tri parmi ses relations, il y a fort à parier qu’après des mois de confinement, l’idée ne trouve pas d’écho chez la majorité de la population.

LECOBEL VANEAU
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