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Tiny house from darrien staton by unsplash

LA TINY HOUSE, LA MAISON DU FUTUR ?

Chapô

C’est LA tendance du moment, ces micromaisons classifiées d’habitat alternatif font sensation sur les réseaux sociaux. En effet, elles sont de plus en plus proposées comme logement pour une escapade romantique. Ses atouts sont indéniables : elle est compacte, mobile, économique et écologique. 20.000 Belges auraient déjà sauté le pas. L’argument économique fait mouche lorsque l’on sait que seulement 71% des Belges sont propriétaires du bien dans lequel ils vivent et que l’âge moyen d’acquisition d’un bien s’élève à 39 ans ! Sans patrimoine, il est devenu presque impossible pour les jeunes d’envisager l’achat d’un bien immobilier. La tiny house offre donc une alternative qui mérite que l’on s’y intéresse.

Introduction

Plus concrètement, le phénomène des tiny houses a été popularisé par deux Américains, Jay Schafer et Gregory Johnson. En 2002, ils fondent la Small house society et prônent un mode de vie minimaliste et écologique. L’idée plaît et les catastrophes comme l’Ouragan Katrina en 2005 et la crise des subprimes en 2008 ne font qu’amplifier le succès de ces micro-maisons mobiles au coût peu élevé. Plus récemment, la crise du coronavirus a également donné un coup de boost au phénomène des tinys. Toutefois, certains points sont à prendre en considération avant d’acheter une tiny house.

Il faut compter entre 35.000 et 75.000 euros à l’achat selon les méthodes et matériaux de construction choisis. La construction reste très libre, vous pouvez choisir de vous lancer vous-même dans la construction ou décider de faire appel à un constructeur qui vous proposera du sur-mesure ou un modèle préfabriqué. On estime que la durée de vie d’une tiny house s’élève à 15 ans. En ce qui concerne le terrain, vous pouvez vous installer sur un terrain privé, louer une parcelle de terrain à un particulier ou encore occuper un terrain des pouvoirs locaux avec accord préalable pour une durée déterminée.

Cependant, une grosse ombre persiste au tableau : la règlementation.

Description

Il faut normalement respecter les règlementations régionales en vigueur en matière d’urbanisme, soit introduire une demande de permis de bâtir pour des surfaces supérieures à 6 m² en Flandres et à Bruxelles pour des surfaces supérieures à 9 m², mais la tiny ne respecte pas les règles d’urbanisme régionales concernant la superficie et la hauteur sous plafond. De plus, ni le Code bruxellois du logement ni le Code flamand ne prévoient de cadre législatif spécifique pour les tiny houses. Ce flou juridique entraîne de multiples refus de demandes de permis et nombreux sont les particuliers qui ne déclarent pas leur tiny et risquent de se voir astreindre des amendes.

De son côté, la Wallonie a repris les tiny houses dans son Code du logement et de l’habitat durable ; elles sont reconnues comme habitat léger depuis 2019 au même titre que les yourtes, roulottes, maisons bulles et cabanes. Cependant, cela impose quelques conditions : la tiny doit être déplaçable, démontable, d’un faible poids, sans étage et occuper un espace limité au sol. Il faudra notamment introduire une demande de permis de bâtir si l’on souhaite faire de sa tiny sa résidence principale. Pour une occupation touristique, aucun permis n’est requis. Enfin, pour la mise en location, un permis communal préalable est nécessaire pour la location d’une habitation légère.

Un dernier point à bien considérer avant de se lancer dans l’aventure des tinys est l’espace. Bien que les tinys soient conçues afin d’optimiser l’espace et les rangements, les mètres carrés restent limités et l’intimité n’est pas toujours possible. De nombreuses personnes abandonnent la vie en tiny après 1 an soit par manque de place, soit à cause d’une séparation.

En conclusion, bien que la vie en tiny ne soit pas pour tout le monde, elle présente de nombreux avantages sur le plan économique et écologique. Toutefois, l’absence de cadre juridique empêche de nombreuses personnes de se lancer par peur de se voir astreindre des amendes ou, pire encore, par peur de se voir expulser de chez eux.

Isaline Masson
Back Office
Vaneau Lecobel vente Neuf
im@vaneau-lecobel.be

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©Darrien Staton

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